Belle Epoque de Elizabeth Ross

Prix : 17.90€
Format : Semi Poche
Nombre de pages : 395
Genre : Historique / Drame
Edition : Robert Laffont
Collection : Collection R
Numérique : Oui

Citation : "Eiffel a mis la dernière main à sa tour. A la fois gracieuse et forte, altière et imposante, elle me fait penser le jour à une girafe de fer, la nuit à un phare. J'espère qu'elle restera longtemps en place, même quand l'effet de nouveauté se sera estompé. J'ai envie que cette beauté qui sort des conventions traverse les siècles."






Résumé : « Louez un faire-valoir, vous en deviendrez d'emblée plus attirante. »

Lorsque Maude Pichon s'enfuit de sa Bretagne natale pour échapper à un mariage dont elle ne veut pas, elle monte à Paris, ville-lumière en ébullition à la veille de l'exposition universelle de 1889. Hélas, ses illusions romantiques s'y évanouissent aussi rapidement que ses maigres économies. Elle est désespérément à la recherche d'un emploi quand elle tombe sur une petite annonce inhabituelle : « On demande de jeunes filles laides pour faire un ouvrage facile. » L'Agence Durandeau propose en effet à ses clients un service unique en son genre : le repoussoir. Son slogan ? « Louez un faire-valoir, vous en deviendrez d'emblée plus attirante. » Étranglée par la misère, Maude postule...

Le grand Paris des années folles, la classe à la parisienne... 
Et les dessous plus inavouables de la bourgeoisie.

Je ne voulais pas le lire pendant les vacances. Je vous le jure, j'avais presque oublié sa présence dans ma bibliothèque. Mais les lectures que j'avais "prévues" ne me disaient trop rien. J'ai donc fouiné dans les reliques de mes achats et j'ai remis la patte sur ce roman. Et je suis heureuse de l'avoir pris l'année dernière au Salon Du Livre de Paris ! Mais vous n'êtes pas là pour que je vous raconte ma vie, hein ? Ouais, je me disais bien ! Alors commençons par un petit résumé de l'histoire.

Maude est une jeune femme ayant fui sa Bretagne natale pour Paris quand son père a voulu la marier au boucher de son village. La jeune femme de 16 ou 17 ans (moi et les âges, une malédiction...) aspire à beaucoup plus dans la vie que d'être presque violée par un vieux boucher et de lui pondre des marmots. Elle rêve de Paris. Des bals, des musées, de la culture parisienne, de la frénésie de la ville lumière. Elle a donc fuit pour réaliser ses rêves. Mais la vie à Paris, déjà à l'époque, était hors de prix. Maude va se voir obligée de travailler dans une agence peu recommandable : L'agence Durandeau. Cette dernière met a disposition des bourgeoises des femmes aux défauts physiques plus ou moins flagrants afin de mettre leur beauté en valeur et de sortir du lot des jolies femmes qui pullulent dans la capitale.

Le résumé est un peu long, mais maintenant je peux rentrer dans le vif du roman sans craindre qu'il y est des problèmes de compréhensions. Et j'aime bien faire des résumés aussi. 

Maude est un personnage très intéressant dans le sens où, alors que les autres femmes de l'agence acceptent la façon dont elles sont vues, c'est-à-dire des femmes laides, elle, elle refuse d'être vu ainsi. Au départ, elle fuit même l'agence. Mais elle n'aura pas le choix d'y retourner si elle ne veut pas repartir en Bretagne chez son père. Maude va se voir humiliée plus d'une fois avec cette agence. Mais c'est ça conscience qui sera son véritable ennemis : obéir à sa patronne, la très hautaine comtesse Dubern afin d'avoir une vie dans un manoir bien tranquille, ou aider sa nouvelle amie, Isabelle Dubern (oui, c'est la fille de la comtesse !) à réaliser ses rêves ? Oui, déjà là, c'est compliqué. Mais pendant la lecture nous comprenons parfaitement les manipulations de la comtesse sur sa fille. Cette dernière ignore d'ailleurs que sa nouvelle amie, Maude, est embauchée par sa vipère de mère comme repoussoir.

Continuons sur les autres personnages détestables à souhait. Déjà la Comtesse est à un niveau assez puissant de... Non, je ne vais pas devenir vulgaire, mais vous avez compris l'idée. Dans le même goût donc, nous avons Durandeau, le patron de l'agence qui s'engraisse sur le dos de pauvres jeunes filles et femmes, et cela au sens propres ! Les membres de l'agence en général sont imbuvables. Sauf Laurent. Les aristocrates sont aussi agréables que du papier de verre sur les fesses, pour vous dire ! Isabelle est la seule exception à cela.

Comme ce roman est un one-shot, l'évolution des personnages est rapide certes, mais elle n'est pas brutale. J'ai adoré voir Maude se défendre, sortir les griffes, se lier d'amitié avec Isabelle, voir la vérité sur le jeune homme du monde qui lui plaisait (et qui lui plait beaucoup moins après qu'elle l'eut percé à jour), et se rapprocher de Paul, un artiste adorable !

Le point fort de ce livre, ce qui m'a fait chavirer... La description du vieux Paris. J'ai aimé être dans cette époque à Paris, voir comment cela se passait peut-être dans l'aristocratie parisienne, les complots, les mensonges, les amitiés, les amours. La plume de l'auteure n'y est pas pour rien ! Le vocabulaire peut désarçonner un peu quand on a pas l'habitude, alors je vous conseille simplement de le lire tranquillement, de bien tout lire. Et tout ira bien !

Je ne vois pas quoi ajouter, l'atmosphère est géniale, les personnages sont équilibrés entre les fils de p... prout et les "gentils". La fin est excellente, je ne l'avais pas vu venir. J'avais peur d'une fin trop tragique, genre Maude meurt seule sous un pont, ou trop Happy End Disney Power (HEDP pour les intimes) dans lequel Maude serait rentrer dans le monde des aristocrates, aurait un mari fortuné et tout le bazar... Mais cette fin est parfaite. Ni trop, ni pas assez, juste parfaite.

Voilà, je pense cette fois avoir tout dit. Je n'ai pas trouver de point négatif, rien ne m'a gâcher ma lecture, c'était... Comme être dans une petite barque, les pieds frôlant l'eau et portant notre petite embarcation sur un fleuve paisible. Une lecture qui donne l'impression de se reposer vraiment. Une lecture douce.

Commentaires