Déracinée de Naomi Novik

Prix : 19.90€
Format : Grand format
Nombre de pages : 512
Genre : Fantasy
Edition : Pygmalion
Numérique : Oui

Citation : "Le Bois avait senti ma magie, j'en étais certaine. Il me cherchait, désormais. Et il ne tarderait plus à me trouver."









Quatrième de couverture : Patiente et intrépide, Agnieszka parvient toujours à glaner dans la forêt les baies les plus recherchées, mais chacun à Dvernik sait qu'il est impossible de rivaliser avec Kasia. Intelligente et pleine de grâce, son amie brille d'un éclat sans pareil. Malheureusement, la perfection peut servir de monnaie d'échange dans cette vallée menacée par la corruption. Car si les villageois demeurent dans la région, c'est uniquement grâce aux pouvoirs du "Dragon". Jour après jour, ce sorcier protège la vallée des assauts du Bois, lieu sombre où rôdent créatures maléfiques et forces malfaisantes. En échange, tous les dix ans, le magicien choisit une jeune femme de dix-sept ans qui l'accompagne dans sa tour pour le servir. L'heure de la sélection approche et tout le monde s'est préparé au départ de la perle rare. Pourtant, quand le Dragon leur rend visite, rien ne se passe comme prévu...

Le Bois sait tout.
Le Bois voit tout.
Le Bois va te dévorer.
Il est sur le pas de ta porte.

Quand je vous dis que je fais des phrases d'accroches de plus en plus glauques, je ne plaisante pas ! Mais en même temps, le Bois est l'être principal de ce livre qui me tentait depuis sa sortie, et que j'ai enfin pris le temps de lire ! J'écris d'ailleurs cette chronique à chaud, alors que je viens de le terminer, tellement je l'ai aimé.

Ce roman se place clairement en fantasy, avec Agnieszka, qui est une jeune paysanne vivant dans le doux village de Dvernik, dans la vallée de Polnya. Une tradition anime cette vallée : tous les dix ans, le Dragon, un sorcier aux pouvoirs terrifiants, descend de sa tour afin de prendre une jeune fille de 17 ans, né en octobre (si je me souviens correctement de ce détail), afin de la ramener avec lui. Il prend en général des jeunes filles belles et fortes, et l'amie d'Agnieszka, Kasia, réunit tous les critères pour être choisie. On la prépare d'ailleurs depuis sa plus tendre enfance à son futur départ avec le sorcier. Mais le grand jour venu, il emmène non pas la jolie blonde, mais sa meilleure amie, Agnieszka, qui ne comprend absolument pas ce qui lui arrive. La jeune fille débraillée qu'elle est, qui a toujours une tâche sur ses vêtements et qui se sent mieux en forêt que dans de belles robes, va se retrouver dans un monde bien éloigné du sien. Surtout que le Dragon ne lui dit pas tout.

Et à nous non plus il ne nous dit pas tout, le malandrin ! Je ne sais pas si je devrais dire hélas, puisque tout nous est dévoilé au fur et à mesure des pages. La quatrième de couverture ne donne que le minimum d'informations nécessaire à la plongée dans ce monde. Je n'aurais pas dit non à une bouteille d'oxygène en rab croyez-moi ! Je pensais alors avoir droit à une histoire de fantasy presque bateau, avec la pauvre paysanne qui va devoir affronter le méchant Dragon qui la retient dans sa haute tour. Mais le véritable ennemis ne montre pas immédiatement le bout de son vilain nez plein de sève... Oui oui, vous avez bien lu : plein de sève. La vallée où sont nichés de nombreux villages, dont celui d’Agnieszka, est menacé par le Bois. Et ce n'est pas une métaphore. Le Bois, qui est une vraie forêt pleines de monstres difformes et de fruits pourris, envahit et dévore la vallée, morceau par morceau, maison par maison, habitant par habitant. Je sens que je vous semble légèrement dramatique, mais comment ne pas l'être ?
Rien qu'avec mon résumé, ou mes précisions, sur l'intrigue, vous sentez que j'ai été conquise par cette univers. En effet, j'ai ressenti comme jamais l'ancrage dans le monde du Dragon et d'Agnieszka, qui est sur un fond très agréable pour moi de légende nordique, notamment avec Baba Jaga, une sorcière tirée d'un conte russe, et qui me fascine particulièrement ! Je n'osais pas y croire au départ, mais les prénoms de certains personnages, les noms de certains plats aussi, l’enchaînement des syllabes, ça m'a rappelé la Russie ou la Pologne. De plus ces personnages sont extrêmement attachants, même le Dragon avec son sale caractère et ses moues agacées ont fini par faire fondre mon petit cœur ! Même si ma chouchou reste bien évidemment Agnieszka, qui fait tout pour agacer le sorcier ! Ces deux là sont follement attachants, j'ai même envie de relire déjà ce livre pour les retrouver, les revoir évolués l'un avec l'autre parfois, l'un contre l'autre le plus souvent, mais toujours avec une touche de dérision qui sied parfaitement à la jeune fille.

En terme de personnages, autre que le Dragon et Agnieszka (pour lesquels j'ai encore envie de clamer mon amour), nous avons Kasia qui derrière ses manières est un diamant brut, presque plus qu'Agnieszka, alors qu'elle a reçu toute l'éducation nécessaire pour survivre pendant dix années avec le plus puissant sorcier de toute la Polnya et le satisfaire quoi qu'il demande. Rien de malsain cependant puisqu'il ne touche jamais aux jeunes filles qu'il ramène à la tour. Niveau psychopathe de base et tête de mule il y a Marek, qui tente soit de faire honte au Dragon en lui volant sa soi disant promise, soit de le harceler pour aller dans le Bois. Endroit qui est somme tout dangereux, souvenez-vous ! Niveau raclure de chaussure, il y a un autre sorcier, le Faucon, qui me dégoûte profondément, tout comme il dégoûte Agnieszka d'ailleurs... Pourtant c'est un homme qui peut être de bonne compagnie et respectable, mais qui ne pense qu'à ses intérêts. Mais les personnages ne sont pas archétypaux, loin de là. Aucun n'est tout blanc ou tout noir. Même le Bois, qui est une entité vivante, et qui est le mal incarné, cache un secret. Secret que je ne vous dévoilerais pas, rassurez-vous !

C'est très simple, pour moi ce roman est un coup de cœur. Une pépite dans le genre. J'oserais, je dirais même LA pépite dans le genre. L'écriture de Naomi Novik est splendide, et va parfaitement avec l'histoire puisqu'elle est très glissante, pas lisse, mais semblable à l'écoulement d'un ruisseau. L'intrigue agite plus ou moins ce ruisseau, si bien que je ne me suis pas ennuyée une seule ligne. J'ai d'ailleurs fais traîner ma lecture car je ne voulais pas sortir de cet univers, et également parce que à mes yeux c'est un roman qui a son rythme, et je ne voulais pas gâcher ça en le lisant d'une façon expéditive. Je pense avoir tout dit, je vous invite donc a aller lire ce bijou !

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