Faire un service Civique - Episode 2 : de mal en pis...

Je sais, je reviens me plaindre, encore une fois, mais j'ai besoin de refaire un point. 

Voici plus d'un mois que je t'ai parlé pour la première fois de mon service civique, et de mon avis très tranchée sur ma mission. Sache que les choses ne vont pas en s'arrangeant.

Je ne sais plus exactement de quoi je t'ai parlé dans l'épisode 1 de cette « folle » aventure, alors je vais reprendre un peu comme ça me vient. J'espère que tu ne m'en voudras pas trop de l'aspect brouillon de cet article.

J'écris ces mots après deux semaines loin du bureau, ce qui fait que j'ai assez de recule pour savoir que je ne veux plus être ici. Je ne me sens définitivement pas à ma place, ce n'est pas moi tout ça ! J'ai commencé à chercher un poste en librairie, en Bretagne, pendant mes vacances, car je désire vraiment partir. Et le pire, c'est que je ne suis pas la seule ambassadrice à faire cette démarche... Pour te mettre quelques chiffres, sache que nous sommes 11 ambassadeurs réparti dans la Région Grand Est. C'est déjà peu. Une de nous a été licenciée, et en me comptant, on est déjà 3 à chercher du boulot ailleurs. Tu vois que c'est quand même tendu pour la Région, et surtout pour les personnes qui ont mis en place cette mission, de voir que presque la moitié des volontaires veulent mettre les voiles !

D'ailleurs, parlons-en de ceux qui ont mis en place cette mission. Ils n'ont, à mes yeux, aucune réalité du terrain. Plusieurs de mes homologues et moi-même nous heurtons à un problème de taille : le calendrier scolaire. Les lycées ont d'autres chats à fouetter que de satisfaire les lubies de la Région, et je les comprends parfaitement. Si je regarde bien, je suis arrivée en Février. Ma tutrice (que je salue si elle passe par-ici) a voulu que mon projet soit parfaitement préparé avant de me jeter en pâture aux lycées, et elle a bien fait. Mais cette préparation m'a pris au moins un mois. Je suis allée dans les premiers établissements qu'à la mi-mars, et c'est déjà trop tard pour mettre en place un projet. Le BAC est déjà dans les têtes des équipes pédagogiques et des élèves. Pourquoi perdre du temps avec une pauvrette qui tombe du ciel avec un projet tout fait mais n'appartenant pas à l'établissement ?


Et pour continuer sur les points qui me font sortir de mes gonds, les instances au-dessus de ma tutrice ont décidés que je devais tronquer une partie de mon projet. Il ne ressemble plus à rien, je n'ai plus envie de bosser dessus, j'ai envie de renier mon affiliation à ce... truc. Pour t'expliquer aussi rapidement que possible, je voulais mettre en place dans les lycées une exposition photo sur les lieux culturels de leur ville. Pour les inciter à lever les yeux. Pour les motiver à sortir découvrir d'autres choses. Maintenant, les jeunes doivent juste prendre des photographie des lieux culturels dans leur lycée. C'est con. Vraiment, c'est stupide et ça m'énerve. Même plus, ça me dégoûte. Leur décision, sans tenir compte de ce que moi je voulais mettre en avant, de ce que je voulais faire de mon projet (car c'est quand même mon projet les gars oh !), a achevé de me démotiver, et m'a fait prendre la décision définitive de trouver un autre boulot plus en adéquation avec moi-même.

Ce ne fut pas une décision facile. J'ai l'impression de baisser les bras. Je me sens à la fois minable et lâche. Mais je me sens aussi soulagée car j'ai pris conscience qu'un travail, ce n'est pas qu'un travail, et qu'il faut mine de rien s'y épanouir un minimum pour ne pas devenir fou, dépressif, et n'être plus que l'ombre de soi-même. 

Un service civique, c'est quelque chose de bien, mais il faut bien le choisir. Pour ma part, il y a eu tromperie sur la mission, qui semblait vivante, et qui n'est en fait qu'un simple job de bureau. Je passe mes journées à traîner sur Internet pour m'occuper. Je bosse sur le blog. Je fais même mon bullet journal, c'est pour dire à quel point cette mission est palpitante et vivante... Je ne suis qu'une magnifique plante dans mon bureau, on me parle assez peu, et je sais que quand je partirais, je n'aurais pas un pot de départ. C'est triste, mais c'est la vérité !

Je suis tellement déçue de voir que ça se passe aussi mal pour moi et mes homologues. Sache que nous n'avons droit qu'à un seul service civique, et bon sang comme je regrette de ne pas avoir choisi une autre mission ! Quand je vois la pub de promotion du service civique, je ris et pleure en même temps en me disant que des personnes m'ont pratiquement voler ma chance de me rendre utile... Je te mets en-dessous la fameuse pub qui me fait chialer.


Mes deux semaines de vacances ont été profitable. J'ai fais le point, je me suis reposée, et je n'ai pas envie de replongé dans un état de semi-zombie avec la bave aux coins de la bouche ! Nous ne sommes pas des machines, nous sommes des êtres humains. Pour le moment, je garde ce boulot parce que j'ai besoin d'un revenu, mais si je trouve mieux, je n'hésiterais pas une seconde ! 
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Tu as une meilleure expérience de service civique ?

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